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Expo : Cheveux chéris met les têtes à l’envers

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La rentrée inspire le quai Branly. L’an passé le musée fascinait avec les armures du Samouraï, 2012 explore une toute autre parure de chef : le cheveu.

Universel, le cheveu est un « marqueur » qui traverse les âges et les peuples. Son utilisation, de « la frivolité » au « trophée » revêt tous les aspects du plus léger au plus terrible.

L’exposition parisienne balaie le cheveu de Papouasie Nouvelle-Guinée au Versailles de Louis XIV en passant par les pistes d’athlétismes américaines.

L’attribut est coupé en quatre. Il faut dire que sa puissance symbolique se développe en tous sens. Long ou très court, il qualifie l’intellectuel, le rebelle ou encore la coquette.

Hirsute, il terrifie ou marque le deuil. Arraché, il est magique et transmet la force ou le savoir de son propriétaire originel. Il est donc instrument de pouvoir et de pouvoirs.

MOQUERIES

Il est élément de séduction mais aussi de révolte. Il en dit long sur la place de chacun dans le groupe.

Fort et souple puis rare et rêche, il accompagne de la vie à la mort.

Adroitement et esthétiquement mis en scène par Yves Le fur, le commissaire de l’exposition, le cheveu étale son ambiguïté sur
les genres.

Il suit l’évolution de la transgression sexuelle, en Occident notamment, où les années soixante virent des hommes à longues chevelures et de femmes à nuques courtes. Avec stupéfaction mais sans moqueries.

Le cheveu se fait relique et élément de témoignage ou de souvenir. Les têtes couronnées, avant de passer à l’échafaud, se font prélever une mèche. Adoration posthume.

Les couloirs de Branly tirent (par les cheveux) le visiteur en douceur et violence au rythme d’une expo (tous publics) qui lui rafraîchit. La mémoire.


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